Brigade anti-gaspi : les collégien·nes passent à l’action

Un projet transversal au cœur des collèges du Pas-de-Calais
Depuis le mois de janvier, deux collèges du Département du Pas-de-Calais – à Béthune et Douvrin – expérimentent un projet ambitieux autour de la réduction du gaspillage alimentaire : les Brigades anti-gaspi. Porté par le Département dans une dynamique collective, ce projet mobilise un large éventail d’acteur·rice·s : équipes de direction, enseignant·e·s, agent·e·s de restauration, CPE, AED, infirmier·ère scolaire, élèves… mais aussi l’association A PRO BIO, qui intervient avec des ateliers pédagogiques mensuels.
Coline Lanthier, chargée de missions - Territoires & transition alimentaire chez A PRO BIO, précise :
« Mon rôle était de proposer cinq ateliers aux élèves autour de la question du gaspillage alimentaire. L’objectif était double : les sensibiliser en leur apportant des connaissances sur l’alimentation, et les accompagner pour qu’ils deviennent eux-mêmes ambassadeurs de la thématique au sein du collège. »
Ce projet s’est construit autour de plusieurs temps forts : trois comités de pilotage, des pesées de déchets en restauration scolaire, une fresque du climat pour sensibiliser les élèves, et cinq ateliers thématiques animés par A PRO BIO. Une démarche transversale qui mêle éducation à l’environnement, action concrète et coopération locale.
Une volonté forte du Département
Pour Flavien Depré, chargé de mission éducation au sein du Département du Pas-de-Calais, ce projet est l’aboutissement d’un engagement de longue date sur les questions de gaspillage et de transition alimentaire :
« Ce projet est né d’une volonté de sensibiliser les élèves à leur rôle dans la chaîne alimentaire et à l’impact de leurs gestes au quotidien. Le Département travaille depuis plusieurs années sur ces sujets, mais c’est la première fois que nous faisons appel à A PRO BIO. Leur expertise permet de donner une autre dimension au projet, plus interactive et ancrée dans le concret. »
Il souligne également la richesse des échanges avec les élèves :
« Ce sont des élèves volontaires, souvent curieux, qui s’emparent des sujets avec beaucoup de maturité. »

Un projet pédagogique vivant au sein des établissements
Le dernier atelier de l’année, mené au collège de Douvrin, était l’occasion de faire le bilan avec les élèves engagés dans la brigade. L’activité du jour ? Une animation culinaire, dans une ambiance joyeuse, où les élèves ont préparé des recettes simples, 0 gaspi, bio, locales, végétariennes, tout en discutant de leurs apprentissages.
« L’atelier cuisine a vraiment permis de constater une évolution des élèves, raconte Coline. Beaucoup étaient assez réticents à l’idée du repas végétarien lors de l’atelier théorique, mais ils ont eu des réactions très positives en cuisinant et en goûtant les plats. »
Mme Potonnec, professeure de SVT et référente du projet dans l’établissement, se réjouit de l’implication des élèves :
« On a changé la façon de proposer les fruits à la cantine : au lieu de les servir entiers, on les découpe dans des coupelles avec un mélange varié. Résultat : chacun choisit selon ses goûts, et le gaspillage diminue. »
Les pesées en restauration scolaire confirment cet impact : de 65g à 15g de déchets par plateau en moyenne.
« Avant, il y avait deux poubelles pleines à la cantine. Maintenant, il n’y en a plus qu’une », note un élève. Pari tenu !

Une approche ludique et collective
Coline souligne l’importance des outils utilisés :
« J’essaie d’amener les élèves à réfléchir avec des outils ludiques, des jeux, en les laissant s’exprimer. Cela permet de vulgariser des thématiques parfois complexes, comme la bio ou la saisonnalité, tout en faisant le lien avec leur quotidien. »
Le projet s’appuie également sur un lien fort avec les équipes pédagogiques et les agents de restauration :
« L’atelier cuisine s’est déroulé dans le réfectoire, ce qui a permis au chef de cuisine de venir échanger avec les élèves. Il avait déjà une bonne communication avec eux, et ça renforce l’idée que tout le monde est concerné. »
Un impact durable et une dynamique à poursuivre
« Ces ateliers donnent aux jeunes des clés pour comprendre le fonctionnement du système alimentaire et les enjeux écologiques et économiques liés à l’alimentation », insiste Coline. « La diversité des ateliers permet de construire une relation de confiance avec les élèves, et de suivre les progrès dans le temps. »
Mme Potonnec confirme :
« L’idée, c’est de garder la brigade l’année prochaine, et de continuer à se réunir régulièrement avec l’équipe de cuisine. Travailler main dans la main avec les agents, c’est fondamental. »
La brigade anti-gaspi, c’est bien plus qu’un projet éducatif : c’est une aventure collective, concrète, qui laisse une empreinte durable dans le quotidien des élèves. Grâce à l’implication du Département, des équipes pédagogiques et d’A PRO BIO, les jeunes sont sensibilisés de manière vivante aux enjeux de l’alimentation durable. Et les résultats sont là : une baisse significative des déchets, une prise de conscience partagée, et une dynamique qui, espérons-le, fera école ailleurs.
Un grand merci aux élèves engagés, à l’équipe pédagogique du collège Antoine de Saint Exupéry de Douvrin, aux chefs de cuisine et à l’ensemble du personnel du collège pour leur accueil, leur enthousiasme et leur implication tout au long du projet. C’est grâce à cette mobilisation collective que des initiatives comme la brigade anti-gaspi prennent tout leur sens !
🌱 Envie d’en découvrir plus ? L’atelier de la brigade anti-gaspi n’est qu’un exemple parmi d’autres des nombreuses actions menées par notre pôle Territoires & Transition alimentaire. Présentes sur l’ensemble du territoire des Hauts-de-France, nos équipes accompagnent collectivités, établissements scolaires, professionnels et citoyens dans leurs démarches vers une alimentation plus durable.
👉 Retrouvez notre catalogue d’animations pour explorer nos actions de sensibilisation scolaire et grand public. Nous sommes heureux·ses de pouvoir mettre en lumière ce travail collectif, et de constater son impact concret sur les publics sensibilisés.
Inès Jiqqir